Petite histoire du cinéma vampirique
…mais faire tenir l'histoire du vampire au cinéma en si peu de place est forcément un raccourci. Voici donc un résumé des étapes du vampire sur grand écran et de quelques exemples de films qui les représentent.
Si le vampire apparaît au cinéma dès le début du XXème siècle (dans le film de Louis Feuillade, par exemple), ce n'est que le mot "vampire" qui est utilisé mais il ne s'agit pas encore de la créature fantastique.
Le premier film exploitant Dracula à travers le célèbre roman de Bram Stoker est Nosfertu de Murnau, en 1922. Ce film est encore de nos jours considéré comme un chef d'œuvre de l'expressionnisme allemand.
Mais le mythe du vampire est surtout popularisé dans les années 30 après qu'Universal ait acquis les droits d'exploitation au cinéma du roman Dracula. C'est ainsi qu'est tourné le premier film de Dracula parlant : Dracula, en 1931, avec Bela Lugosi qui interprétera le rôle à 3 autres reprises.
Le vampire difforme devient à cette époque un être à l'apparence humaine mais toujours inquiétante. Les films se succèdent tel que La Marque du vampire ou encore la version féminine du suceur de sang : La fille de Dracula.
Dracula n'est pas la seule ressource littéraire et c'est Camilla, de J. Sheridan Le Fanu qui servira de base à Vampyr (1932).
Une nouvelle étape est marquée dans les années 50 avec des films anglais osant plus de violence, plus d'érotisme. C'est durant cette période que Christopher Lee interprétera plus d'une dizaine de fois le rôle du comte Dracula (Le Cauchemard de Dracula ou sa suite Dracula, Prince des ténèbres, par exemples) tandis que Peter Crushing le suivra souvent, interprétant le Docteur Van Helsing.
Il met un terme à la série en jouant dans une parodie des films de Dracula (!) : Dracula père et fils.
Au tout début des années 60, Le masque du démon, avec Barbara Steele marquera les esprits tandis que, à la même époque, une adaptation de Je suis une légende est tournée avec Vincent Price. Enfin, c'est aussi à la fin des années 60 que Roman Polanski tourne sa parodie Le Bal des vampires. Et mourir de plaisir, de Roger Vadim, date aussi de cette période.
Roman Polanski tente dans son propre film de tuer le vampire du château (1967)
Les années 70 sont alors une profusion de films qui suivent leur époque : hippy (Dracula 73), érotique (Le Frisson des vampires), black (Blacula), etc.
Si tous ces films collent à l'image du vampire tel qu'incarné par Christopher Lee, Nosferatu, remake du film de Murnau, avec Klaus Kinski dans le rôle du comte suceur de sang et Isabelle Adjani, objet de son obsession, renoue avec le vampire déformé aux longues incisives.
Un autre film rompt à la même époque avec l'image classique du comte : Dracula, avec Franck Langella en vampire jeune et séduisant.
Les années 80 voient arriver des films qui parviennent à se détacher complétement de l'image du comte Dracula avec des films de vampires modernes comme Génération perdue ou Aux frontières de l'aube ou encore le film d'horreur Vampire, vous avez dit vampire ?
Néanmoins, c'est vers le Dracula classique et fidèle au roman de B. Stoker que F. F. Coppola se tourne, au début des années 90, pour tourner son Dracula.
Il est suivi peu de temps après par Entretien avec un vampire, tiré des Chroniques des vampires de Anne Rice. On trouve également à ce moment-là du vampire pour tous les goûts : parodique (Dracula, mort et heureux de l'être), musclé (Blade), intimiste (La Sagesse de crocodiles), déjanté (Une nuit en enfer), western (Vampires), etc.
Les années 2000 reviennent sur le thème de la meute de vampire (30 jours de nuit), des vampires infiltrés (Night Watch), du vampire isolé (L'Ombre du vampire qui revient sur la tradition en mettant en scène le tournage du célèbre Nosferatu de Murnau).
La toute fin des années 2000 et le début des années 2010 sont marqués par le phénomène Twilight, où les vampires ont une mythologie bien à part (ne craignent pas le soleil, par exemple). Le vampire est à la mode et le cinéma produit à cette époques des chefs d'oeuvre tel que Morse, des remakes malheureux comme Fright Night, des originalités comme le Vampires de Vincent Lannoo ou des "blockbusters" (Priest).